14 L’illusion du portrait

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« Ce livre est le résultat de longues années consacrées à l’étude des monnaies, des médailles et des images d’autrefois… qui m’ont permis d’apprécier l’extraordinaire habileté des anciens graveurs, la qualité d’exécution de leurs images et de faire progresser ma réflexion sur la maîtrise et les subtilités de l’art du portrait. Je la livre aujourd’hui, incertaine et comme par bribes, priant le lecteur de ne la considérer que comme une modeste contribution à l’histoire de la représentation humaine et des rapports sociaux. » Par ces quelques lignes écrites en avant-propos de son livre L’illusion du portrait, Jean-Baptiste Giard indique aux lecteurs les orientations de son propre cheminement qu’il leur propose de faire avec lui. « Une modeste contribution à l’histoire de la représentation humaine et des rapports sociaux » à partir des différentes étapes de cette histoire qui prend forme dans l’histoire humaine. Son cheminement s’enracine dans le monde occidental des Perses et des Grecs, « les premiers semble-t-il, à s’essayer à l’art du portrait » (Le portrait d’autrefois, BnF, 1980). Ce qui retient sa curiosité c’est d’abord « l’origine du portrait monétaire dans le monde gréco-romain, … puis le prodigieux développement de la médaille aux XVe et XVIe siècles. » Dans L’illusion du portrait, l’auteur précise bien son objectif : « seule m’importe sur ces images antiques la vie intérieure qu’elles laissent deviner. Silencieuse, elle ne se révèle sans doute que rarement, difficilement… ». C’est aussi l’entrée en scène de l’artiste dialoguant avec les princes. « Illusion du portrait, sans doute », écrit-il. « Pourtant le modèle antique aidera aussi la Renaissance à faire advenir des temps nouveaux, à rompre avec les conventions d’un passé oppressant. L’autorité traditionnelle sera brisée et bientôt partagée avec un nouveau venu, ou plutôt avec cet artiste qui ose enfin se nommer, signer son oeuvre et a l’audace de se hisser au rang d’un dieu. Ainsi l’artiste, créateur trop longtemps méconnu, entre sur la scène publique : désormais il dialoguera avec le prince et, pour manifester sa force, multipliera dès le XVe siècle (L.-B. Alberti) les autoportraits. Plus tard seulement, le pauvre, le faible, aura, lui aussi accès à l’image quand viendra le temps de la photographie. »

Jean-Baptiste Giard, 1932-2018, Education au Collège des Jésuites, à Lille. Archiviste paléographe, 1960. Conservateur à la Bibliothèque nationale, Cabinet des médailles. Diplômé de l’Ecole pratique des hautes études, 4e section, 1964. Institut français d’archéologie de Beyrouth dirigé par Henri Seyrig, 1966-1967. Nombreux séjours à l’Institute for Advanced Studies – Princeton. Enseignements à l’Ecole du Louvre, l’Ecole normale supérieure et l’Ecole des hautes études en sciences sociales. Publications principales : BnF, catalogues de l’empire romain d’Auguste à Nerva (1976-2001) ; L. Valla, La Donation de Constantin, tr., 1993 ; Le Grand camée de France, BnF, 1998.

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  • Publication
    L’illusion du portrait
    (EUT Edizioni Università di Trieste, 2020)
    Giard, Jean-Baptiste
    ;
    Goffin, Marie-Noëlle
    ;
    Rambach, Hadrien
    « Ce livre est le résultat de longues années consacrées à l’étude des monnaies, des médailles et des images d’autrefois… qui m’ont permis d’apprécier l’extraordinaire habileté des anciens graveurs, la qualité d’exécution de leurs images et de faire progresser ma réflexion sur la maîtrise et les subtilités de l’art du portrait. Je la livre aujourd’hui, incertaine et comme par bribes, priant le lecteur de ne la considérer que comme une modeste contribution à l’histoire de la représentation humaine et des rapports sociaux. » Par ces quelques lignes écrites en avant-propos de son livre L’illusion du portrait, Jean-Baptiste Giard indique aux lecteurs les orientations de son propre cheminement qu’il leur propose de faire avec lui. « Une modeste contribution à l’histoire de la représentation humaine et des rapports sociaux » à partir des différentes étapes de cette histoire qui prend forme dans l’histoire humaine. Son cheminement s’enracine dans le monde occidental des Perses et des Grecs, « les premiers semble-t-il, à s’essayer à l’art du portrait » (Le portrait d’autrefois, BnF, 1980). Ce qui retient sa curiosité c’est d’abord « l’origine du portrait monétaire dans le monde gréco-romain, … puis le prodigieux développement de la médaille aux XVe et XVIe siècles. » Dans L’illusion du portrait, l’auteur précise bien son objectif : « seule m’importe sur ces images antiques la vie intérieure qu’elles laissent deviner. Silencieuse, elle ne se révèle sans doute que rarement, difficilement… ».
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